A l' infinitésimal...

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Les bibliothèques de l'Antiquité...

 

La Mésopotamie était une contrée qui a vu fleurir de puissants empires selon les informations indirectes transmises par les historiens grecs et romains ainsi que par la Bible. Si aujourd’hui on arrive à retracer l’histoire de cette région, c’est essentiellement grâce à l’écriture qui a laissé d’innombrables tablettes d’argile.

 

Certaines collections de tablettes ont été retrouvées organisées ce qui laisse penser qu’il existait déjà des bibliothèques. Ces tablettes étaient numérotées et munies de sceau. Enfermées dans des caisses de bois ou d’argile, des paniers sur des socles d’argiles et chacun était goudronné afin de les préserver de l’humidité.

 

La bibliothèque du temple de Nippur (centre culturel de Sumer) possédait 50'000 tablettes. Certaines tablettes possédaient des textes comptables ou administratifs mais également littéraires (hymnes par exemple). Ces tablettes datent du 3e millénaire av. J.-C. et de ce fait, appartiennent à la plus ancienne littérature connue.

 

La bibliothèque la plus célèbre du monde mésopotamien fut celle d’Assurbanipal (7e av. J.-C.). Elle fut trouvée en 1850 par des archéologues anglais. Elle comptait deux salles. 20'000 tablettes étaient rangées sur des étagères, certaines étaient numérotées et portaient un ex-libris. Des catalogues furent également découverts. On dit d’Assurbanipal qu’il était un grand collectionneur, il faisait venir des textes de toutes les régions de son royaume afin d’établir des copies et des traductions réalisées par les scribes. Cette bibliothèque fut un centre de révision et d’édition de textes. La collection comprenait des textes sur l’astronomie, l’astrologie, la médecine, les mathématiques, la religion ainsi que des textes historiques et littéraires comme la version la plus complète de l’Epopée de Gilgamesh (un roi qui abandonne son palais en cherchant l’immortalité, il trouvera la sérénité et admettra que l’immortalité est inaccessible à l’homme…). On retrouva également les célèbres tablettes racontant la Création du Monde et le Déluge (British Museum, Londres).

 

Les tablettes retrouvées étaient écrites en ougaritique (Ugarit, Syrie du Nord) et l’écriture cunéiforme employée ne comprenait que 29 lettres. Il s’agit d’une écriture voisine à l’écriture alphabétique phénicienne qui donna naissance à l’alphabet grec ainsi qu’à ceux qui suivirent.

 

 

Egypte


 

Les papyrus retrouvés jusqu’à aujourd’hui ne présentent malheureusement qu’une partie infime de la production globale. Principalement en raison de sa fragilité, des insectes et surtout de l’humidité. Beaucoup de papyrus proviennent des sables secs de l’Egypte centrale et de la Haute Egypte (Les Égyptiens imaginaient leur pays comme un pays double (les Deux Terres), composée de la Basse Égypte (le Delta du Nil) et de la Haute Égypte. La Haute Égypte est constituée de toute la vallée depuis Memphis au Nord jusqu'à Eléphantine au Sud (aujourd'hui la ville d'Assouan - source Le Louvre ), très peu du delta du Nil et du monde gréco-romain. La plupart des papyrus retrouvés venaient des tombes dans lesquelles on déposait des textes sacrés. Les sciences exactes égyptiennes étaient bien inférieures aux sciences mésopotamiennes mais la littérature égyptienne, cependant, était riche en mythes, poèmes et contes. Très peu de textes historiques et aucun code juridique n’ont été retrouvés. Les bibliothèques de l’Egypte laissèrent peu d’informations les concernant, on sait qu’elles étaient rattachées au temple, qui conservait certainement des collections de textes sacrés, juridiques et des archives.

 

 

Trois bibliothèques importantes en Egypte furent :

 

 

Thèbes : cette bibliothèque fut décrite dans des manuscrits grecs, ceux-ci mentionnaient les mots gravés sur son fronton « Médecine de l’âme ».

Memphis : bibliothèque du temple d’Imotep, qui existait encore à l’époque romaine, fournissait aux médecins des formules pour réaliser des remèdes.

Edfou : dans le temple d’Horus, dieu du soleil, il y avait une salle dont les murs étaient ornés des titres des livres conservés dans la bibliothèque. Cela prenait en quelque sorte la forme du catalogue !

 

 

Grèce antique

 

L’Ostracon… fut le support le plus ancien de l’écriture grecque. C’était un coquillage ou un tesson de céramique qu’on utilisait dans la vie politique comme bulletin de vote. Le livre grec apparut seulement au 4e siècle av. J.-C. sous la forme de rouleau de papyrus. On écrivait en continu, sans espace entre les mots. Le titre se trouvait généralement à la fin du rouleau. Peu à peu, il fut placé sur le rebord supérieur du rouleau sur une étiquette, celui-ci était alors rangé dans un étui, un vase de bois ou de pierre, qu’on appelait « bibliothèkè » de biblion = livre, thèkè= coffre

La Grèce eut particulièrement une culture orale. La littérature se transmettait oralement, d’ailleurs l’éducation grecque était basée sur le langage et la mémoire. Malgré cela, tous les genres littéraires étaient pleinement développés tout comme le commerce du livre.

 

 

Les bibliothèques en Grèce même furent connues principalement par des écrits et moins par des découvertes archéologiques. Etonnamment, ce fut hors de Grèce que l’on trouva les deux plus importantes bibliothèques du monde hellénistique : Alexandrie et Pergame.

 

 

Alexandrie, ville d’Egypte, fondée en 331 av. J.-C. par Alexandre le Grand, devint la ville la plus célèbre du monde grec sous les Ptolémées. Ptolémée II construisit le fameux phare mais également le Musaïon et la bibliothèque. Le Musaïon était un centre de culture, une académie qui accueillait les savants et artistes les plus importants de l’époque. Ces derniers disposaient alors de salles de réunion, de dissection, d’observatoires et de laboratoires. Pour travailler, ils avaient à leur disposition la plus importante bibliothèque de l’Antiquité, celle-ci comptait 700'000 volumes. La collection comptait toute la littérature grecque, des traductions d’œuvres égyptiennes et babyloniennes. Tous les livres qui entraient en Egypte étaient confisqués pour être copiés à la bibliothèque. La philologie apparut à cette époque, les textes n’étaient alors plus seulement copiés mais commentés par les savants (les commentaires se nomment « gloses »).

 

Les premiers bibliothécaires furent Démétrios, qui créa la collection, Zenodotos qui était le premier bibliothécaire en titre et Callimaque qui créa le catalogue. La bibliothèque fut si active à cette époque qu’il fut nécessaire d’établir une filiale dans un temple où on entreposa les doubles et les ouvrages les moins importants.

Malheureusement, la bibliothèque rencontra un horrible incendie qui détruit une partie de la collection en 47 av. J.-C. lors de la prise de la ville par César avant d’être totalement détruite en 391 après J.-C.  lors de l’incendie de la ville durant une bataille avec les Coptes.

 

Pergame, la bibliothèque des rois de Pergame, en Asie Mineure, se développa rapidement et fit même ombrage à Alexandrie. Elle compta plus de 200'000 volumes. On l’a retrouva au 19e lors des fouilles du temple d’Athena. On découvrit 4 salles dont la plus grande était ornée d’une statue colossale de la déesse.

 

 

 

 


Sources supplémentaires:

 

Guide des pharaons et dieux égyptiens

 

 

 



18/09/2011
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