A l' infinitésimal...

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L'écriture

Origine

 

Il existe depuis des milliers d’années des moyens de transmettre des messages, tout d’abord par la communication orale puis par les gestes, des signes (fumées, tam-tam...). Ces moyens d’expression allient rapidité et souplesse, mais ils ont toutefois des désavantages : les informations peuvent être volatiles, invérifiables et/ou déformées. 

 

Il existe des peuples aujourd’hui encore qui utilisent ces moyens de communication. Par exemple, en Afrique, il y a les griots. Ce sont des poètes qui ont appris par cœur des légendes, des histoires vraies, des chroniques familiales… Leur rôle est de les raconter autour d’eux afin de sauvegarder ces informations. Le système est fragile bien entendu car si un griot disparaît sans avoir eu le temps de transmettre son savoir, tout cette information disparaît avec lui.

 

Il y a également eu des tentatives de fixer les informations comme les cordelettes à nœuds des Incas du Pérou (liens en bas de page) qui s’appelaient les quipus , c’était un système mnémotechnique, essentiellement pour compter (fils de couleurs et de longueurs différentes, nœuds à des hauteurs variables) ainsi que des bâtons entaillés ou les peintures rupestres.

L’homme préhistorique a tracé, sur les parois des grottes, des dessins. Ce qui est sûr c’est que c’est la première étape vers l’aventure de la communication écrite, puisque que l’élément fondamental, le désir de laisser une trace est présent et qu'il prend la forme de signes écrits reproduisant la parole et son fonctionnement.

  

Mésopotamie

  

Les plus anciennes traces d’écriture furent trouvées vers 3300 av. J.-C. à Uruk, ancienne capitale du pays de Sumer, en Mésopotamie (actuellement Warka, Iraq. La Mésopotamie comprend aujourd'hui la Syrie, l'Iraq et la Turquie).

L’apparition de l’écriture arriva lorsque les villes s’agrandirent et que le commerce devint florissant. Il fut alors nécessaire aux hommes de garder des traces des transactions faites. Les Sumériens trouvèrent un moyen de notation : un système de jetons d’argile, appelés calculi (cailloux en latin) de taille et de forme différente selon la valeur (vache, chèvre, mouton, mâle ou femelle etc.) et portant parfois des indications sous la forme de traits. Ces jetons étaient mis dans un sac. Le système s’améliora et se fut des boules creuses contenant les calculi, malheureusement on ne pouvait pas voir ce qu’elles contenaient, il fallait les briser pour cela. Les tablettes suivirent par logique. Il était beaucoup simple d’écrire dessus.

L’écriture mésopotamienne fut tout d’abord pictographique (une image seule) puis idéographique (une image qui désigne une idée ou concept. Par exemple, on peut trouver l’image d’un oiseau accompagné d’un œuf, cela désigne la fécondité. En fait, c’est l’association de différents pictogrammes) avant de devenir cunéiforme (de cuneus, coin, clou en latin).

 

 

L’argile n’étant pas une matière forcément facile à travailler, les courbes furent bannies pour laisser la place à des traits, des lignes droites que les scribes imprimaient à l’aide du calame. Le calame est un instrument parfois fabriqué en métal, ivoire ou en bois mais le plus souvent on utilisait le roseau. La tige du roseau dont la base était taillée en biseau, laissait des empreintes en forme de coins.

 

Les tablettes, jusque-là rectangulaires, devinrent vers 2500 av. J.-C. aussi coniques ou cylindriques.Le texte écrit, les tablettes étaient laissées au soleil afin de sécher ou cuites au four. On les utilisa d’abord comme aide-mémoire puis pour de nombreux textes administratifs, religieux et mêmes littéraires.

Le cunéiforme se répandit dans tout le Proche-Orient. Beaucoup de dialectes comme l’akkadien, le cananéen, le sumérien etc. furent notés en cunéiforme. Mais cette écriture commença à s’alourdir et laissa la place à une écriture phonétique et un système alphabétique.

 

Evolution du pictogramme au cunéiforme 

 

Egypte

 

Parallèlement à la Mésopotamie, l’ancienne Egypte développa une civilisation en pleine expansion. L’écriture serait née suite aux problèmes de démarcation des propriétés (champs) dues aux crues du Nil, qui obligeait les propriétaires à refaire le travail d’arpentage. Dans ce pays, l’écriture était considérée comme un don des dieux (paroles divines) et avait la vocation de garantir l’ordre du monde. Elle était la matérialisation de la parole des dieux.

 

Le système d’écriture égyptien est tout à fait différent de celui utilisé en Mésopotamie. Les Mésopotamiens mirent cinq siècles pour arriver à ce que les Egyptiens réalisèrent avec les premiers hiéroglyphes.

Trois types de signes composent l’écriture égyptienne :

 

  • Les logogrammes (un signe = un mot)
  • Les phonogrammes (un signe = un son = une consonne)
  • Les déterminatifs (signes qui ne se lisent pas mais qui précisent le sens du groupe de signes précédents)

 

Cette écriture est à la fois pictographique, idéographique et phonétique. L’écriture en tant qu’image est contraignante, elle doit avoir des signes de même taille (ce qu'on appelle calibrage) et orienter la lecture (les signes qui représentent les humains ou animaux indiquent le sens de la lecture grâce à leur regard).

 

Cette écriture ne subit aucune transformation véritable durant ces quarante siècles. Toutefois, il y eut deux formes plus cursives, faciles et rapides : le hiératique et le démotique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

Les trois écritures

Hiéroglyphe

Ecriture sacrée ou monumentale

Hiératique

Ecriture livresque, avec des signes plus simplifiés ce qui permettait d’être plus rapide

Démotique

(du grec demos, qui veut dire peuple) Ecriture très cursive, pas d’image, son utilisation était large dans la vie quotidienne (Dès 700 av. J.-C.)

 

Chacune de ces écritures découlent de l’une de l’autre, par simplification des formes.

 

 

La pierre de Rosette

 

Elle permit à Jean-François Champollion de déchiffrer les hiéroglyphes en 1822. En fait, 3 textes furent gravés sur la pierre : en hiéroglyphe, en démotique et en grec ancien. Champollion connaissait le grec et certains éléments revenaient régulièrement comme les noms de Cléopâtre et Ptolémée, ces répétitions lui permirent de comprendre le texte et de déchiffrer ainsi l'écriture égyptienne.

 

Source: http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_de_Rosette 

  

Chine

 

L’écriture chinoise est la seule écriture qui a gardé sa forme d’origine aussi longtemps (env. 35 siècles) et qui est aujourd’hui encore utilisée. Les premières traces ou du moins les plus anciennes sous forme de pictogrammes furent retrouvées sur des os ou des écailles de tortue, et dataient du 14ème siècle av. J.-C. Plusieurs variantes graphiques existèrent, toutefois au 3ème siècle av. J.-C., un empereur fit fixer la forme de 3'000 caractères. Le nombre des caractères s’est largement accru jusqu’à aujourd’hui. On compterait actuellement 50'000 caractères dont 3'000 pour l’usage courant.

 

Il existe 4 grands styles dans l'écriture chinoise: l'écriture sigillaire, l'écriture des scribes, l'écriture régulière et la cursive.

 

 

 

L'Arabe

 

L'écriture arabe apparaît au 6e s. L’Islam est la dernière des trois religions monothéistes. L’arabe a un caractère sacré. Elle est la parole divine rendue visible. L’alphabet arabe comporte 28 lettres, mais seulement 15 caractères, 13 consonnes étant notées au moyen de 9 lettres servant à noter plusieurs consonnes. Pour distinguer les consonnes transcrites par la même lettre, on utilise des points simples, doubles ou triples, placés sur ou sous la lettre. Chacune de ces lettres peut s’écrire de quatre façons différentes, selon qu’elle soit isolée ou se trouve au début, au milieu ou à la fin du mot.

 

Exemple : si on écrivait avec des caractères arabes,

on aurait besoin de trois lettres différentes pour les 3 « b » du mot « baobab »

 

Cette écriture sert à transcrire d’autres langues comme le persan, le turc ou quelques langues africaines.

 

 

Alphabets

 

 

Le phénicien

 

Dans l’histoire de l’écriture, l’invention de l’alphabet est une révolution car c’est un système uniquement phonétique (un signe = un son). Les premières traces découvertes furent les tablettes d’Ugarit (http://www.typographie.org/trajan/phenicie/phenicie_3.html  datant du 13e s. av JC. C’était une écriture cunéiforme reproduisant des textes dans la langue locale à l’aide d’une trentaine de signes. Issus de ces premiers essais, le phénicien, qui comporte 22 lettres, est considéré comme l’ancêtre de presque tous les systèmes alphabétiques du monde. Il ne note que les consonnes ! Il se fonde sur le principe d’acrophonie = il se sert de la représentation simplifiée d’un objet pour noter le premier son du nom de l’objet en question. Pour noter le son « b », on utilise le signe symbolisant une maison qui se dit « beit » et l’on décide par convention que toutes les fois que l’on verra ce signe, il ne s’agira pas de maison, mais seulement du premier son de ce mot.

 

L’alphabet phénicien pouvait transcrire les principales langues de la région où il fut inventé. Les Phéniciens furent de célèbres marchands, navigateurs et caravaniers et donc des voyageurs. La diffusion de cet alphabet fut alors facile. Au Moyen-Orient, c’est par les Araméens que l’alphabet fut transmis. Les Araméens étaient un peuple d’origine sémite établi en Syrie. L’araméen devint une langue internationale à travers le Moyen-Orient. Elle fut la langue officielle de l’Empire perse et par ailleurs, celle du Christ.

 

 

L'hébreu

 

Les Hébreux, peuple nomade, s’installèrent dans le pays de Canaan (Palestine, Jordanie, Syrie, Liban aujourd'hui) vers le 12e s. av JC. Ils avaient un système proche du phénicien. Après l’exil à Babylone, ils adoptent l’écriture araméenne. Le nombre de lettres reste le même. Cette écriture hébreu s’appelle « hébreu carré », elle est devenue l’écriture officielle tant pour le quotidien que les textes sacrés.  C’est une langue sémitique, dont l’écriture est consonantique. On reproduit la prononciation par l’ajout de point pour indiquer les voyelles et les accents. Elle sert aujourd’hui à transcrire le yiddish parlé par les Juifs de l’Europe centrale. Elle est fort éloignée de l’hébreu car elle se compose de mots germaniques et slaves.

 

En 1947, un berger bédouin a découvert, dans une grotte de Qumrân près de la Mer morte, sept rouleaux en cuir écrits en hébreu. Les fouilles ont continué et mis à jour d'autres rouleaux des livres de la bible en hébreu et araméen. Ces rouleaux, sont en fait une série de parchemins et de morceaux de papyrus rédigés vers le 1er siècle av. J.-C.

Plus d'infos...

 

  

 L’alphabet grec

 

Les Hellènes, arrivèrent en Grèce vers 1000 av. JC. Ils essayèrent d’abord une écriture syllabique d’après des systèmes crétois puis ils adoptèrent le phénicien vers 800 av JC grâce aux contacts que les deux peuples lièrent autour de la Méditerranée.

Les Grecs, n'inventèrent pas forcément, à proprement parler, d'alphabet mais ils l'adaptèrent et ils sont à l'origine d'une grande invention: les voyelles. Au lieu de les inventer, ils réutilisèrent des signes/consonnes inutiles en leur donnant une nouvelle valeur phonétique. La consonne phénicienne aleph devient alpha… ainsi naquirent l’E epsylon, l’O omycron, l’Y upsilon. Seul le I iota fut une innovation.

 

Au 4e s. av. JC, diverses écritures étaient en usage en Grèce. Divers sens de lecture aussi: de droite à gauche, en labourant, puis de gauche à droite. L’unification a été imposée par Athènes en reconnaissant celle des Ioniens qui se lisait de gauche à droite et possédait 24 lettres.

 

Par ailleurs, le grec va mener à tous les alphabets européens comme l’étrusque, latin, gothique, arménien, géorgien et cyrillique.

 

 

Les Etrusques

 

Certains chercheurs pensent que l’alphabet latin serait venu du grec et d’autres pensent que c’est dans l’écriture étrusque que le latin prend sa source. Les Etrusques qui occupaient la plus grande partie de la péninsule furent battus par les Romains et disparurent en laissant derrière eux des traces d’une civilisation brillante, mais mystérieuse. Les inscriptions trouvées sur des monuments ou plaques funéraires montrent qu’ils utilisaient un alphabet inspiré du grec. (nous sommes capables de déchiffrer l’étrusque sans en comprendre le sens en fait…)

 

 

L’alphabet latin

 

L’Etrusque a servi aux Romains vers le 4e av. JC pour créer l’alphabet latin. Au début, 19 lettres. Puis certaines, non utilisées par les Etrusques furent retrouvées: le B, D, O. Le G fut créé en adaptant le C. Le F fut ajouté. Et l'alphabet arriva à 24 lettres.

Dès le 1er av. J.-C, le latin a pris sa forme définitive en réintégrant le Y, X et Z et se répandit largement par la puissance de l'empire romain.

 

 

 


 

Quelques liens intéressants...

http://www.fondationbodmer.org/fr/histoire.asp/2-0-80-4-4-1/3-0-165-5-3-0/

http://www.typographie.org/histoire-ecriture/index.html

http://classes.bnf.fr/ecritures/

 

Pérou, les Incas

Voyages et histoire,  le site donne également les dernières nouvelles du monde précolombien (à la fin de l’article) http://www.voyages-transversales.com/inca0126.htm

Un site sur le Pérou et ses civilisations http://daniel.duguay.free.fr/

Infos sur wikipédia http://fr.wikipedia.org/wiki/Civilisation_inca

L'Amérique latine: http://www.abc-latina.com/

 



18/02/2011
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