A l' infinitésimal...

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Les différents matériaux et outils utilisés pour écrire

L’argile

 

 

Originaire de Mésopotamie (4ème millénaire av. J.-C.- 1er siècle ap. J.-C), elle était utilisée pour faire les tablettes ou cylindres. L’outil nécessaire pour écrire dessus était le calame (description dans l'article sur l'écriture et le cunéiforme), une tige de roseau taillée en biais. Cette matière première était abondante et bon marché, elle avait par ailleurs l’avantage de pouvoir être remodelée si des corrections s’avéraient nécessaires. Les désavantages étaient principalement le poids, une tablette était lourde, et la fragilité du support.

 

 

Le papyrus

 

Originaire d’Egypte, Moyen-Orient et du bassin méditerranéen (3ème millénaire av. J.-C. – 11ème siècle ap. J.-C.). Il prenait la forme de rouleau. Pour écrire, on pouvait utiliser le calame ou le pinceau (le scribe égyptien le fabriquait en jonc fibreux dont l'extrémité était écrasée. Le pinceau en poils d'animaux apparut en Chine vers 200 av.J.-C.) 

C'était une matière abondante, souple, légère et facile à transporter, malheureusement c'était une matière fragile, l’unique façon de le ranger, de le manipuler était de le rouler. Par ailleurs, le papyrus poussait essentiellement en Egypte. Les autres pays devaient alors l’importer.  L'Egypte en produisit de manière quasi industrielle pour répondre au besoin du bassin méditerranéen. Ce monopole détenu par l'Egypte amena des tensions entre le Moyen-Orient et l'Asie –  Alexandrie  (Egypte) et Pergame (en Turquie actuelle). Ces tensions ont très certainement joué un rôle dans la recherche d’un autre support d’écriture d'où l'apparition du parchemin (Pergamênê) pour déjouer le monopole égyptien.

 

 

Le parchemin

 

 

La matière première pour fabriquer un parchemin à l'époque était la peau. Aujourd'hui, il existe aussi des parchemins végétaux.

 

Le parcheminage pouvait être appliqué à toutes les peaux. Mais les peaux de mouton, la chèvre ou le veau étaient les plus couramment utilisées. Le travail de parcheminage n’était pas forcément difficile mais plutôt long, 4 étapes se distinguaient :

 

  • Le travail de rivière permettait de débarrasser la peau des poils et graisses (trempage dans un bain de chaux). La peau est ainsi lavée et traitée dans ce bain pendant quatre semaines . La durée de ce traitement dépendait de la concentration de chaux mais la durée était importante car si la peau était trempée trop longtemps, elle était alors affaiblie et supportait mal la tension lors du séchage et si elle n’était pas assez trempée elle était trop dure et il n’était pas facile de l’étirer.
  • L’épilage et l’écharnage : les graisses diluées et les poils enlevés, il fallait racler la peau avec un couteau.  La peau était alors posée sur une surface arrondie comme un tronc d'arbre, c'était plus facile pour bien la travailler. L’écharnage était réalisé sur le même support mais le couteau devait être plus aiguisé. Cette étape demandait une attention particulière car il ne fallait pas trancher la peau.
  • L’étirage et le séchage : après un lavage à l’eau courante, la peau était tendue sur un châssis en bois. En séchant, la peau se modifiait, elle devenait plus lisse et compacte. Il fallait faire attention à bien la tendre, les parties qui étaient mal tendues devenaient transparentes et dures.
  • Le finissage et le séchage : cette étape permettait d’égaliser la surface et l’épaisseur de la peau. Le parchemin était travaillé tendu, sur le côté chair, avec un couteau en forme de demi-lune. Puis, la surface était polie à la pierre ponce afin de la lisser le plus parfaitement possible.

 

La qualité du parchemin dépendait non seulement du travail de la personne mais aussi de la qualité de la peau. L’âge et la santé de l’animal ou encore des blessures, jouaient un rôle dans le résultat. Les meilleures peaux provenaient de jeunes animaux, en particulier celle du veau mort-né. Ce type de parchemin s’appelle « vélin ». Il était particulièrement réservé pour des livres précieux. Pour un livre moyen, il fallait compter une quinzaine de peaux. C’était donc un support onéreux. C’est pourquoi un grand nombre de parchemins furent réutilisés (lavés, grattés, poncés), ce qu’on appelle alors « palimpseste ».

  

 

Le papier

 

 

Originaire de Chine, il aurait été inventé vers le IIIe siècle av. J.-C., mais en 105 ap. J.-C., Tsaï Loun,  apparemment Ministre de l'agriculture, codifia l'art de fabrication du papier. Il recommandait d'utiliser le bambou, le mûrier mais surtout le lin et le chanvre pour réaliser la pâte. Finalement, ce n'est pas lui qui  l'inventa mais réalisa sa certification.

Au VIII siècle, les Arabes ayant gagné la victoire de Samarkand contre les Chinois, acquirent le secret de la fabrication du papier et le diffusèrent en Occident. Samarkand, ville d'Ouzbékistan, fut le premier centre de fabrication du papier dans le monde musulman.

Il arriva ensuite au Maroc et en Espagne au 10e siècle, en Italie au 11-12e à Fabriano (province d'Ancône, centre du pays). Il atteignit la France qu’au 13-14e et la Suisse au 15e à Zurich, Belfaux et Serrières dans un premier temps.

 

Ingrédients et techniques

 

Au début, la pâte à papier était réalisée à partir d’écorces de bambou, de chanvre, de lin, de jute, de mûrier etc. Il fallait alors procéder manuellement au défibrage, puis désagréger le tout dans l’eau bouillante à laquelle on ajoutait de la chaux avant de passer au pilonnage. Enfin, on utilisait un tamis pour fabriquer la feuille que l’on lissait et faisait sécher.

 

Jusqu'au 18ème siècle, on utilisait les chiffes (draps, linges) pour faire la pâte. Dans un premier temps, les chiffons étaient triés. Ils étaient ensuite mis au pourrissoir (étape de fermentation et décomposition qui durait environ 6 semaines). On utilisait  l’auge à maillets seulement dès le 14e, cet outil permettait de triturer les chiffes dans les bassins. Après ce temps de décomposition, la matière devenait une pâte qu’il fallait transvaser dans un baquet pour pouvoir la puiser à l’aide d’une forme (un cadre en bois tendu de fils métalliques (pontuseaux » et « vergeures »)). Les feuilles étaient déposées sur et entre des feutres, généralement par paquets de 150 ou 200, puis pressées. Une fois la feuille égouttée, elle était alors détachée du feutre pour être mise à sécher sur l’étendoir. L’encollage, le pressage et le séchage s’exécutaient à nouveau avant de passer à l'étape finale du lissage.

 

Les méthodes de fabrication du papier évoluèrent bien. En effet, la fabrication industrielle  apparut au 19ème avec le rouleau en continu  (Louis-Nicolas Robert). Cette technique consistait à avoir une toile métallique qui entraînait la pâte par des jeux de cylindres, qui déposait ensuite les feutres et les pressait, séchait et satinait entre de nouveaux cylindres. Toutefois, en raison d'une pénurie de chiffons, il fallut trouver une autre matière première, on se  tourna alors vers la paille, la betterave, le maïs ainsi que (et surtout) le bois.

 

 


Liens supplémentaires

 

La Fondation Bodmer informations sur l'histoire du livre

Bibliographie de la Bibliothèque nationale de France L'épopée du papier à travers l'histoire

 

 



27/02/2011
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