A l' infinitésimal...

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Timothy Clarkson et sa rencontre avec Spicy et les fées

 

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Les rayons du soleil qui s’infiltraient à travers les volets réveillèrent doucement Timothy. Il s’étira, bailla et se glissa dans ses pantoufles déposées au pied de son lit. Il se dirigea vers la fenêtre, ouvrit les volets et contempla le merveilleux paysage qui s’offrait à lui. Tout de blanc vêtu, son champ avait un air magique. Il observa quelques lapins se courir après avant de se réfugier dans leur terrier, les poules béquetaient tranquillement dans le petit enclos en bas de la maison et Baxter, son terre-neuve, se dorait au soleil devant l’entrée. Il faisait frais. L’hiver était maintenant bien installé mais les journées étaient radieuses. Timothy entendit sa mère l’appeler, il s’habilla et descendit à la cuisine. Un bol de chocolat chaud, encore fumant, l’attendait. Sa maman remonta un pot de confiture de myrtilles de la réserve, qu’ils avaient récoltées ensemble en septembre, et il commença à se préparer une belle tartine. Il était 8h. La journée s’annonçait chargée. Les fêtes de fin d’année se rapprochaient à grands pas et Timothy devait préparer des biscuits pour l’école mais aussi pour sa famille. Il fallait qu’il fasse une grande fournée. Sa maman lui avait donné quelques recettes: à la cannelle, au chocolat, à la vanille, au citron, nature et à la confiture. Il débarrassa la table et nettoya la vaisselle.  Puis, il se mit à faire la liste de ce dont il avait besoin, à commencer par les ustensiles : cuillère, bol, fourchette, fouet, rouleau, plaque à gâteau, papier sulfurisé, gants et bien sûr les fameuses pièces à découper la pâte pour réaliser des sapins, des petits bonhommes, des étoiles, des croissants de lune, et plein d’autres encore. Il suivit enfin la liste des ingrédients : farine, œufs, lait, sucre, cannelle, branches de vanille, chocolat, citron, beurre, confitures. Tout était enfin rassemblé sur la table. Sa maman lui fit mettre son tablier de chef et elle mit le sien. Il aimait ces moments de complicité où elle finissait toujours par lui peindre le nez de farine. Il réussissait parfois à lui en mettre aussi et même Baxter en avait reçu sur la truffe. De la poudre blanche sur le poil noir, c’était plutôt rigolo et très voyant.

 

Depuis le départ de son père huit mois auparavant, Timothy essayait de retrouver son équilibre mais à 12 ans, accepter cette situation n’était pas toujours une mince affaire. L’absence s’était infiltrée doucement dans les habitudes mais sa mère n’avait jamais laissé la nostalgie envahir les cœurs. Lorsque le divorce avait été prononcé, le déménagement de son père s’était fait rapidement. La garde avait été prononcée en faveur de sa mère. Non pas qu’il soit un mauvais père, bien au contraire, mais en raison des fréquents voyages qu’il effectuait pour son travail. Lorsque le jugement tomba, il accepta et comprit qu’il ne pouvait donner la stabilité nécessaire à l’épanouissement de son fils, c’était mieux qu’il habite avec sa mère. Mais Timothy savait que ses parents l’aimaient et ça, c’était le plus important. Bien que les relations aient changé, que la distance se soit établie, ses parents étaient là pour lui. Cette certitude le rassurait et lui permettait de se construire. Certains week-ends, il préparait sa valise et allait chez son père. Ils s’amusaient beaucoup. Ils allaient voir des matchs de hockey ou partaient marcher en montagne avant de manger un bon plat de spaghettis napolitaine devant un film. Ils commandaient parfois une pizza ou du thaïlandais. Il était heureux Timothy même si quelque chose lui manquait. A l’école, il était bon élève. Il aimait l’histoire, la géographie et le français. Il détestait les maths, sa bête noire. Il avait toujours pensé ne pas avoir le même cerveau que les scientifiques. Il extrapolait des solutions mathématiques à sa manière et son prof en avait presque eu les cheveux blancs. Toutefois, il était toujours arrivé à obtenir le juste minimum pour passer et ce, grâce à quelques cours avec sa répétitrice Sonia. Bien que bon élève, il n’avait pas beaucoup d’amis. Sauf Léo et Annie avec qui ils sortaient jouer ou marcher de temps à autre. De nature discrète, il préférait être à la maison et lire ou jouer avec Baxter dans les champs. Il allait aussi très souvent observer les animaux dans la forêt avec la paire de jumelles que son père lui avait offerte à son anniversaire. Il adorait la période des fêtes de fin d’année. Dès novembre, il sentait une magie s’installer, et surtout dans sa campagne lorsque les premiers flocons apparaissaient, tout devenait féérique. Il avait déjà préparé le sapin. Il ne lui restait plus que quelques cadeaux à faire et à mettre sous l’arbre. Il aimait la magie. C’était un rêveur, Timothy.

 

Mais, aujourd’hui l’heure était aux fourneaux, il fallait les préparer ces biscuits ! Timothy prit le bol et commença à faire la pâte. Il cassa ses œufs, ajouta la farine et du sucre, un peu de beurre et malaxa le tout. Quelques instants et ingrédients plus tard, la pâte était prête. Il prit ses formes et les déposa sur la pâte. Il découpa des sapins, des étoiles, des lunes et des rennes. Il mit cette première fournée dans le four et prépara la seconde… Mmm mmm à la cannelle, se dit-il. Il répéta les mêmes gestes pour faire une fournée de bonhommes et de petits oursons.  L’odeur des petits biscuits se répandit à travers toute la maison. Sa mère vint et s’assit à table pour le seconder. Il prépara la seconde fournée et l’enfourna aussitôt. Il remplit plusieurs plaques d’au moins 30 biscuits chacune, autant dire qu’il y en aurait assez.

 

Quelques heures plus tard, de la pâte dans les cheveux et de la confiture plein la bouche, Timothy avait terminé ses merveilleux biscuits. Chaque forme était disposée dans un plat différent. Les sapins par-ci, les rennes par-là et ainsi de suite. Encore tout chaud, il en piqua et en donna un à sa mère qui le complimenta. Délicieux, tu es un chef, lui dit-elle ! Et l’embrassa sur le front. Le téléphone sonna, sa mère s’essuya les mains et alla répondre. C’était sa mère, Mémé Zaza pour Timothy car elle s’appelait Elizabeth. Elle alla s’asseoir au salon pendant qu’il commençait à nettoyer un peu. L’après-midi était passée vite, le soleil déclinait gentiment et le vent s’était levé.

 

La nuit allait bientôt arriver quand un bruit attira l’attention de Timothy, il observa dehors mais le bruit venait de l’intérieur. Il se retourna mais ne vit rien. Il était seul. Du moins, c’était ce qu’il croyait. Soudain, le bol aux biscuits à la cannelle commença à bouger. Timothy recula craintif quand il entendit une voix. Il écarquilla les yeux si grands qu’il en eut presque mal.

-    Eh, oh, pourrais-tu me délivrer ! dit la voix. Je suis enseveli sous des biscuits.

Il n’en croyait pas ses oreilles. Était-il en train de devenir fou ? S’était-il trop démené à la cuisine cet après-midi? Il s’approcha, sur la pointe des pieds, et découvrit un petit biscuit qui se remuait parmi les autres. Timothy enleva celui qui était juste au-dessus de lui et l’observa.rencontre timothy et spicy.jpg

 

-    Merci, mon ami. Il était lourd et je n’arrivais pas à me sortir de là.

-    Qui es-tu ? Et comment est-ce possible que tu parles et que tu bouges ? Tu es un biscuit !

-    Oui, tout à fait mais pas un biscuit comme les autres. Quelle date sommes-nous aujourd’hui ? Je parierai que nous sommes le 15 décembre, je me trompe ?

-   Euh… non, c’est juste mais quel rapport ?

-   Eh bien, le 15 décembre, un biscuit dans le monde a le droit de prendre vie si on l’attend. Ne me demande pas pourquoi cette date précisément, certainement qu’il y avait trop à faire durant le mois ensuite, mais ce sont les fées qui ont décrété qu’il fallait qu’un biscuit,

un des emblèmes des fêtes de fin d’année, reçoive un pouvoir particulier.

-   Et pourquoi dis-tu « si on l’attend » ?

-   Eh bien, je suis là pour toi. N’as-tu pas eu un jour envie de découvrir un lieu magique ? Tu es un rêveur, Timothy mais tu possèdes également un vrai coeur.

-    Comment sais-tu mon nom ?

-   Je sais beaucoup de choses, n’oublie pas que c’est toi qui m’a créé. Un lien s’est instauré entre nous et j’ai reçu un signal de vie.

-  Très bien, je ne comprends pas tout. A vrai dire, je n’aurais jamais cru que cela pouvait arriver. Je ne sais pas quoi dire, je ne trouve pas les mots mais je suis très content de te connaître. Par contre, je n’ai rien demandé.

-   Tu n’as pas besoin de demander de vive voix, je suis là parce que c’est comme ça. Les fées entendent les cœurs, elles m’ont envoyé ici pour toi tout simplement.

-    Combien de temps vas-tu rester ? De quoi as-tu besoin ? Comment cela se passe-t-il ?

A ce moment-là, Timothy entendit sa mère arriver. Il cacha le bol et son nouvel ami dans le placard et continua à ranger comme si de rien n’était. Elle lui dit qu’elle allait sortir donner à manger aux poules et rentrer Baxter. Cela tombait à pic, il fallait qu’il cache le biscuit dans sa chambre. Ils seraient plus tranquilles. Tout excité, il monta le bol et expliqua la situation à….

-    Au fait, comment puis-je t’appeler ?

-    À toi de me donner un nom.

-    D’accord alors… que dirais-tu de… Spicy ?

-    Cela me plaît beaucoup, merci !

Il posa le bol dans son armoire et descendit à la cuisine terminer ses tâches. Sa mère revient et le trouva un peu étrange.

-    Est-ce que tout va bien, mon chéri ?

-    Oui, m’man, parfaitement. Je suis juste un peu fatigué, je crois.

-    Va te reposer un peu. Je t’appellerais quand le souper sera prêt.

-    Ok, merci m’man.

Et il s’enfuit dans sa chambre. Il se sentait presque comme en cavale. Il souriait tout seul en montant l’escalier. Il entra dans sa chambre, ouvrit son armoire et sortit Spicy.

-    Alors, il faut que tu m’expliques maintenant. Que fait-on ?

-    Eh bien, serais-tu heureux de pouvoir voyager jusqu’au pays des fées ?

-    Comment ça ???

-    Eh bien, les fées savent que tu aimes la nature, elles t’entendent et te voient souvent aller en forêt et observer ce qui t’entoure.

-    Oui… c’est vrai… mais je ne les ai jamais vues. Où vivent-elles ?

-    Elles ne sont vues que si elles le désirent. Elles sont partout ! Dans les arbres, dans les fleurs, dans les montagnes. Cela dépend. Elles observent en restant discrètes.

-    Et que font-elles ?

-    Elles protègent la nature autant qu’elles peuvent.

-    J’aimerais beaucoup les voir un jour.

-    Eh bien, je suis là pour ça en fait.

-    Ah bon ???

-   Elles t’observent depuis longtemps. Elles ont remarqué ton amour pour la nature et le respect que tu as envers elle. N’as-tu pas un jour sauvé un escargot d’un trottoir de peur qu’il ne soit écrasé ? N’as-tu pas longuement écouté le vent dans les feuilles ou encore admiré les innombrables fleurs de ton jardin ? N’as-tu pas souri en voyant la famille canard sur le lac près d’ici et t’être fait tout petit pour ne pas les déranger ? Ne considères-tu pas Baxter comme ton fidèle ami ? Elles pourraient citer des centaines d’exemples et ce sont ces exemples qui ont fait que tu as été choisi.

-    Choisi ? Mais pour quoi ?

-    Pour visiter notre monde. Le monde des fées.

-    Bien que je comprenne leur tâche, qu’as-tu à voir avec elles, toi ?

-    Je suis un mélange d’amour et d’ingrédients naturels comme ma farine qui provient du blé et est donc le fruit de la terre. Le sucre, les œufs, la cannelle sont des éléments naturels. Tu m’as voulu aujourd’hui et tu m’as créé avec plaisir et joie. L’homme est entouré par la nature et les fées souhaitent par-dessus tout que cette cohabitation se déroule en harmonie. Et, il faut dire que les fées adorent les biscuits. C’est pourquoi une partie de leur monde est faite de douceurs. C’est là que nous allons partir, si tu le veux ?

-    Oh que oui. J’en rêverais. Quand ça ?

-    Au moment qu’il te plaira !

-    Combien de temps nous faut-il pour y arriver ?

-   Quelques secondes. Il faut que tu me prennes dans ta main et que tu fermes les yeux quelques instants.

-    Ah bon ??? C’est incroyable. Je n’arrive pas à y croire. Alors on peut faire ça ce soir, après manger. Sinon ma mère trouvera cela bizarre.

-    Comme il te plaira, Timothy.

 

A ce moment-là, Timothy entendit sa mère l’appeler pour manger. Après le repas, il lui dit qu’il souhaitait lire un peu et dormir. Il se sentait fatigué après tous les biscuits préparés. Elle l’embrassa sur le front et lui souhaita une bonne nuit. Arrivé dans sa chambre, il était si excité qu’il n’arrivait même plus à penser. Mais il ne fallait surtout pas qu’il fasse de bruit sinon sa mère viendrait dans sa chambre lui demander si tout allait bien. Il prit Spicy dans ses mains et s’assit dans son lit, sous sa couverture. Il avait allumé la petite lampe de chevet. La neige tombait fort au dehors mais la lune étincelait dans le ciel bleu nuit. Ils partirent ensemble pour le…. Pays des fées!

 

Timothy et Spicy s’envolèrent haut dans le ciel. Il regarda sa maison s’éloigner petit à petit. Ils ne ressentaient ni le froid ni le vent et Timothy n’avait aucune crainte. Ils survolèrent les cimes des sapins que Timothy toucha de la pointe du doigt en volant au passage un peu de neige. Il contemplait la vie d’en-haut et c’était une expérience extraordinaire. Il faisait nuit mais la lune éclairait assez pour qu’il distingue les environs. Il avait l’impression d’être un oiseau. Il n’en croyait pas ses yeux. Spicy souriait, heureux de voir que son ami était heureux lui aussi par ce voyage.

 

Au bout de quelques minutes, ils franchirent un épais nuage. Au début, Timothy le craignit mais Spicy le rassura. Derrière le nuage se trouvait leur destination. Une clarté vint et la brume se dissipa pour laisser place à un magnifique ciel bleu et un soleil éclatant. Ils amorcèrent leur descente tout doucement. Il était agréable de pouvoir voir d’en-haut encore un peu. Une immense forêt longeait une rivière. Au centre, il y avait une prairie aux herbes de couleur vert clair qui ondulaient sous le vent. Elle était parsemée de petits boutons roses, blancs, jaunes, mauves et un sentier se dessinait en son centre. Des papillons voletaient parmi les nombreuses fleurs. Une jeune fille tenait un panier plein de fruits et avançait sur le chemin. Elle ne les vit pas dans le ciel.

 

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Un peu plus loin, quelques petites maisons apparurent. Chacune possédait un joli jardin devant l’entrée. Chacune d’entre elles avaient une couleur différente. Une dame, plus âgée que la première fille, arrosait des fleurs devant sa maison. Une autre cultivait son potager. Le village était calme. Quelques chiens et chats se couraient après dans les champs. Les renards les guettaient depuis un bosquet. Soudain, Timothy et Spicy commencèrent à descendre encore plus bas jusqu’à atterrir devant une maison bleue. Timothy n’avait pas assez d’yeux pour voir tout ce qui l’entourait. Les villageoises le saluèrent d’un signe de main. Spicy l’emmena faire connaissance avec Lakki la Bienfaisante. Une des fées les plus anciennes. Chaque fée avait sa place et toutes travaillaient ensemble pour le bien de la nature. Souvent, elles s’alliaient avec les lutins de la vallée de derrière les montagnes blanches. Sur la place centrale, près de chez Lakki, se dressait un arbre à douceurs. Il ressemblait à un pommier mais les fruits étaient en réalité une tranche de gâteau, un bonbon ou un biscuit.

-    Bonjour Timothy, Bonjour Spicy

-    Bonjour Lakki, dit Spicy.

-    Bonjour… ajouta timidement Timothy… Mille et une questions tournaient dans sa tête.

-    J’imagine que tu te poses beaucoup de questions, n’est-ce pas ?

-    À vrai dire, des milliers… mais je ne sais pas par où commencer ?

-  Alors le plus simple est de commencer par un thé et grignoter quelque chose. Asseyons-nous dans le jardin.

 


Ils s’assirent chacun sur une chaise. Timothy sur la bleue, Spicy sur la verte et Lakki sur la blanche. Il faisait bon. Une odeur de pâtisseries flottait dans l’air. Lakki servit le thé et déposa une assiette de biscuits sur la petite table ronde. Elle était grande, de longs cheveux de couleur feu et des grands yeux verts en amande. Elle avait également des oreilles fines qui s’étiraient en pointe. Timothy la trouva très belle même si elle était beaucoup plus âgée que lui. Avec ses 432 ans, elle le dépassait largement. Il n’en crut pas ses oreilles. A vrai dire, il n’était pas sûr d’être éveillé. Était-ce un rêve ?

-     Qui êtes-vous ? et pourquoi suis-je ici ?

-   Je suis une des plus anciennes fées habitants le pays. Les autres fées et moi-même observons le monde des Hommes et essayons de protéger votre environnement du mieux que nous puissions. Nous rencontrons beaucoup de difficultés aujourd’hui à poursuivre notre devoir. La nature est fâchée parce qu’elle a subi de graves supplices. Certains endroits de votre monde gardent des séquelles presque irréversibles. Nous tâchons de réparer en disséminant par-ci, par-là quelques graines de renaissance. Et, il nous arrive de rencontrer des personnes sensibles au monde qui les entoure, c'est très important car notre rôle est aussi d’influencer sur cette sensibilité afin que l’Homme puisse comprendre l’importance de la nature et qu’il la respecte. Tu es ici parce que justement nous apprécions ta sensibilité.

-    Une graine de renaissance ? Qu’est-ce que c’est ?

-    Eh bien, nous possédons des graines ayant différents pouvoirs. Des graines de tolérance, des graines de courage, des graines d’amour et beaucoup d’autres. La graine de renaissance est placée là où la nature a été détruite par une inondation, un incendie, un séisme ou une catastrophe due à l’homme. Par exemple, des incidents chimiques, de la déforestation massive ou encore la pollution. Cette graine va multiplier la force de la terre et lui permettre de se régénérer d’où le terme de « renaissance ». Malheureusement, aujourd’hui, la graine n’a pas toujours le pouvoir équivalent à l’ampleur de la force de destruction. Nous espérons pouvoir améliorer cela en passant par la conscience de l’Homme car il a un grand pouvoir pour cela. Il doit comprendre qu’il ne peut vivre sans la Terre et sans ce qu’elle lui offre. 

-    Vous avez du boulot alors…

Lakki sourit et lui tendit les biscuits.

-    Oui mais heureusement, il existe des humains d’une grande sensibilité et qui oeuvrent pour améliorer cela.

-    Et les graines d’amour, qu’en faites-vous ?

-   Il arrive que l’amour soit absent à quelque part où il devrait être alors nous amenons une petite graine qui peut faire germer de grandes choses comme le partage, la compréhension ou tout simplement contribuer au bonheur.

-    Comment se fait-il que je n’ai jamais pu vous voir ?

-    Imagine si les gens pouvaient nous voir, quelles seraient leurs réactions ?

-    Ils auraient peut-être peur …

-    Exactement. Nous préférons rester invisibles et il nous est, ainsi, plus facile de travailler.

-    Vous voyagez à travers le monde ?

-    Tout à fait.

-    Et vous parlez plusieurs langues ?

-    Oui, nous avons le pouvoir de nous imprégner de la langue de l’endroit où nous sommes.

-    Pourquoi m’avoir envoyé Spicy ?

A son nom, Spicy redressa immédiatement la tête. Il était à deux doigts de s’endormir paisiblement sous la douceur des rayons du soleil.

-    Vous m’avez appelé ?

Tout le monde rit.

-    Non, je demandais pourquoi tu m’avais été envoyé…

Spicy se recala bien sur la chaise, mis ses lunettes de soleil tout en écoutant la discussion.

-    En fait, nous, les fées, adorons les douceurs. Nous avons pensé qu’il était intéressant d’envoyer un signe à un être humain sous cette forme et de l’inviter ici. De plus, nous avons pensé que le mois de décembre était adéquat car les biscuits sont à l’honneur dans votre monde pour les fêtes de fin d’année qui, dans beaucoup de cas, sont synonymes de retrouvailles et d’amour. Un thème qui nous est cher. Et pour la date… eh bien, nous avons tiré au sort.

-    Je suis très heureux de pouvoir vous rencontrer.

-    Il est temps pour toi de découvrir un peu notre village si tu le souhaites. Les fées savent que tu es notre invité. Je te conseille de goûter la fameuse pomme caramélisée de notre arbre à douceurs.

-    Oh oui, avec plaisir. Par contre, est-ce qu’il me sera possible de revenir un jour vous voir ? Et puis-je en parler à quelqu’un d’autre ?

-    Je vais te donner une graine de voyage. Il faudra penser bien fort à notre pays et tu seras là en quelques instants. Et sinon, tu pourras également penser très fort à Spicy. Vous êtes intimement liés et par conséquent, il sera le pont entre nos deux mondes également. Pour ce qui est de ta seconde question, eh bien, nous préférerions que cela reste un secret entre nous.

 Timothy acquiesça en hochant la tête. Lakki lui déposa une graine dans le creux de sa main et lui fit signe qu’il était temps d’aller visiter le village avec Spicy. Timothy découvrit l’arbre aux douceurs et prit une pomme caramélisée dans sa main. Elle était absolument délicieuse. Il adressa son bonjour aux fées qu’il croisait sur le chemin. Les maisons étaient charmantes et les jardins avaient des fleurs en sucre. Les oiseaux chantaient, les chats jouaient à cache-cache avec les chiens dans le champ. Ils continuèrent à marcher et saluèrent la fée Roxane qui était en train de planter des herbes aromatiques et travailler à son potager. Elle leva la tête et les saluèrent également. Timothy vit une échelle de chocolat et des légumes de massepain poussaient, parmi de vrais légumes, dans le potager. Tout était féérique. Au loin, il distinguait les fameuses montagnes blanches. Et plus loin, haut dans le ciel, il aperçut un épais nuage blanc… le passage secret qui le menait d’ici à chez lui. Spicy allait rester avec les fées mais ils se promirent de se voir très vite. Timothy rentra chez lui avec un devoir, celui d’aider les fées à protéger la nature.

 

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26/11/2013
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