A l' infinitésimal...

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Les frayeurs de Hector le hérisson le jour de Noël

 

 

Confortablement assis dans son fauteuil, Hector contemplait à travers la fenêtre les milliers de petits flocons blancs tomber. La nuit commençait à descendre, le croissant de lune s’était déjà élevé par-dessus les cimes des sapins. Bien au chaud sous sa couverture, avec sa tasse de thé fumant et son biscuit à la cannelle, bercé par le doux crépitement du feu dans la cheminée et enivré par l'odeur du bois qui brûle, il se sentait paisible et heureux.  Le lendemain, sa famille serait avec lui et il s’en réjouissait. Il avait passé ces dernières semaines à ranger et décorer. 

Hector décore sans contour.png

De merveilleuses guirlandes de feuilles teintées de blanc s’enroulaient autour des poutres de bois ou sur les murs, du houx était placé sur le rebord de la cheminée où des chaussettes contenant une surprise pour chacun pendaient à une fine cordelette.  Le majestueux sapin, dressé dans le coin à côté de la cheminée, était décoré de nombreux petits nœuds rouges, de scintillantes boules vertes et blanches, de pommes de pin, de petits bonhommes en pain  d’épice et de cannes en sucre d’orge qu’Hector avait concoctés ces derniers jours. L’atmosphère était féérique. Les cadeaux avaient été répartis sous l’arbre, chacun portant un prénom. On y découvrait alors Blanche, Suzy, Norbert, Gaspar, Mamounet, Papounet. Il adorait cette période de l’année. La chaleur du foyer, le calme hivernal, le doux manteau blanc, les retrouvailles, les fourneaux plein de pâtisseries et l’odeur de cannelle diffusée dans toute la chaumière.

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Sur le rebord de la fenêtre, Hector avait déposé un panier rempli de fruits des bois, de mandarines, de pommes et de noix ainsi qu’une bougie, qu’il n’allumerait que le soir de Noël. 

 

Il avait préparé des biscuits aux noisettes, à la confiture de châtaigne et à la pomme, une tarte aux noix, un cake aux fruits des bois. Il ne lui restait plus qu’à préparer la bûche mais il s’y attèlerait le lendemain matin. Il s’endormit profondément jusqu’aux premières lueurs du jour.  Il se réveilla surexcité et se hâta à la cuisine pour commencer sa fameuse bûche aux biscuits et fruits rouges. Une heure plus tard, celle-ci fut prête et mise de côté dans sa réserve, au frais. Il prit quelques morceaux de bois et les disposa près de la cheminée. Il sortit de son coffre quelques couvertures et les amena près du sapin.

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Il les disposa sur le sol car ils dormiraient tous ensemble près du feu le soir même. Tout était prêt. Il n'ajouta plus que quelques noeuds rouges sur le mur pour terminer sa décoration. Il prit son écharpe et sortit. La journée était radieuse. Le soleil brillait et faisait scintiller la neige, ses cristaux étincelaient sous les rayons comme des bijoux. Le vent était frais. Sa famille n’allait pas tarder à arriver. Il marcha un peu pour se dégourdir les pattes et fit une halte près de l’étang. Tout de blanc vêtu, celui-ci semblait sortir d’un conte de fée. Il ne tarda pas trop et rentra chez lui. Il était si impatient d’entendre toquer à sa porte qu’il tournait en rond. Il décida alors de s’asseoir dans son fauteuil un instant pour se détendre.

 

Enfin, il entendit du bruit s’approcher de chez lui. Il se redressa et n’attendit pas que l’on frappe à la porte pour ouvrir. Il se trouva nez-à-nez avec sa voisine, Rosy la souris. Hector et Rosy sur le chemin.png

Elle était toute essoufflée. Inquiet, il lui demanda ce qu'il lui arrivait et elle lui expliqua alors qu’elle avait aperçu un homme qui avait emporté dans un sac une famille de hérissons qui marchait sur le chemin menant ici. Doublement inquiet, Hector changea de couleur. La crainte qui le taraudait lui fit presque tourner de l’œil. Il lui demanda où cela

s’était produit et s'y dirigèrent ensemble.


Arrivé sur les lieux, Hector scruta l’endroit et vit plein de traces de pattes et de pas. Il manqua de tomber dans les pommes quand il vit le bonnet de sa petite sœur Blanche accroché à une branche. C’était bien sa famille qui était dans le fameux sac. Son sang ne fit qu’un tour. Rosy tenta de le calmer et lui dit qu’elle savait où habitait l’homme. Ils devaient aller jusqu’à lui pour les faire sortir de là mais il leur fallait de l’aide. 

Hector et ses amis-sans contour.png

 

 

 

 

Ils allèrent toquer à la porte de leurs amis. Chacun sortit et tous partirent chez l’homme munis de bâtons, de branches d’ortie et de cailloux. Ils étaient prêts à les délivrer.

 

 

 

 

Près de la cabane, le groupe observait. De la fumée sortait de la cheminée, l’homme était donc rentré. Chacun se sépara. Ils encerclèrent la demeure.

Ils grimpèrent le long des murs et Hector guigna à travers marmite2.png

la fenêtre pour voir ce qu’il se passait à l’intérieur.

Une grosse marmite de soupe cuisait sur le feu! Une veste pendait sur le rebord d’une chaise mais il n’y avait personne dans la pièce. Soudain, il vit le sac sur la table. Vide. Ses yeux s’écarquillèrent, il se sentit défaillir. L’homme avait déjà mis sa famille dans la soupe qui bouillonnait ? Que pouvait-il faire ? Aucun mot ne sortit. Sa gorge était nouée. Plus personne ne parlait. L’effroi se lisait dans les regards.

 

 

TOC TOC TOC ! Hector, tu es là ? Hector ? TOC TOC TOC. Nous allons congeler dehors ! dit une première voix. Et tu n’auras pas le plaisir d’ouvrir ton cadeau, dit une seconde voix en riant.  

Un œil s’ouvrit. Hector sauta de son fauteuil, tout tremblant. Quel horrible cauchemar ! Il courut ouvrir. Il était tellement heureux de voir sa famille qu’il les prit dans ses bras et les serra très fort. Il les fit entrer et passa le plus fabuleux Noël de tout ce qu’il avait pu espérer. Ils goutèrent les fameuses pâtisseries et chacun découvrit son cadeau. Une boîte à outils pour Papounet, une belle écharpe pour Mamounet, une boîte à bijoux joliment sculptée pour Blanche, une flûte de pan pour Norbert, des pantoufles pour Gaspar et une grande et moelleuse couverture pour Suzy qui se plaignait toujours d’avoir froid. Quant à Hector, il reçut un tablier à son nom mais aucun cadeau ne lui fit plus plaisir que d’être avec sa famille après l’affreux rêve qu’il venait de faire.


Hector en famille-sans contour.png

 Puis, quand la nuit fut bien entamée, que le sommeil fit tomber la première paupière, chacun se glissa sous sa couverture et s’endormit profondément

en rêvant de cette merveilleuse soirée de Noël.

 

 

 

 

 



06/12/2013
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