A l' infinitésimal...

" A coeur vaillant, rien d'impossible"

Il y a des êtres parfois étonnants, voire exceptionnels, qui réalisent des choses extraordinaires tel est le cas du Facteur Cheval, Ferdinand Cheval. Un petit homme né en 1826 à Charmes, près de Hauterives (Drôme), dans une famille paysanne. La vie est dure à cette époque, entre la misère, les maladies et le travail harassant, les gens des classes inférieures et moyennes survivent plus que ne vivent. Malgré tout, le 19e, c'est aussi l'époque des grandes révolutions (progrès des sciences et de la médecine, révolution industrielle, introduction de l'école laïque et publique etc.). Ferdinand aide très tôt son père et l'école passe au second plan.  Un malheur arrive et ses parents décèdent à quelques années d'intervalle alors qu'il est tout jeune. Il est pris en charge par son oncle et devient apprenti boulanger à Valence. Il s'exile de Hauterives pendant quelques années pour trouver du travail avant de revenir et prêter serment au dur travail de facteur. 

Etre facteur à cette époque et dans cette région n'est pas chose aisée. Il accomplissait entre trente et quarante kilomètres par jour pour délivrer le courrier à pied! Autant dire qu'il fallait une excellente condition physique (ce qui est d'ailleurs expressément requis lors de son engagement - on comprend mieux :-) et bien sûr, par tous les temps!

Un jour, alors qu'il est en route pour délivrer le courrier, il bute sur une pierre si bizarre qu'elle ramène à lui un rêve. Son imagination est dense et est nourrie des premières cartes postales dévoilant des paysages exotiques et des gazettes. Cette pierre est le début de son rêve: la construction d'un palais dit "le Palais Idéal".

33 ans de travail acharné, 10'000 journées de travail, 93'000 heures de travail

à lui seul! Il construit son palais après son travail, à chaque moment libre. Incroyable.

Il faut voir le palais pour le croire et sincèrement, on en reste estomaqué. Autant dire que la volonté peut soulever des montagnes. (Et là, on ne parle pas d'argent car il n'en avait pas). En plus, il a connu beaucoup d'événements dramatiques, sa première épouse est décédée, sa fille décède à 15 ans, un autre enfant et son épouse partiront avant lui, bref c'est pas une vie des plus roses et faciles, loin de là alors le rêve est peut-être une nécessité, je me demande. Un monde où tout est possible, un refuge.

Quoi qu'il en soit, ce Palais est une belle découverte. Architecture à l'art naïf pur, tout est étrange, sensible, onirique et en même temps proche d'une réalité. Vous pouvez grimper à l'intérieur, passer dans les différentes salles, approcher la mosquée, apercevoir le chalet suisse ou le temple hindou, contempler un immense bestiaire bref c'est plutôt incroyable.

Sa fidèle brouette, son amie dévouée  dans la peine, avec qui il a ramassé des milliers et des milliers de pierres...